Fiche technique : Greffer un arbre – tentez l’expérience!

Pourquoi greffer des arbres? C’était l’une des questions posées à François Gour, notre conférencier, lors de l’atelier de Boisés Est du 15 mars dernier. Et, bien entendu, la deuxième était : comment greffer?

De nos jours, la plupart des arbres fruitiers ou même ornementaux vendus en pépinière sont greffés. La pratique serait même contagieuse puisqu’on greffe aussi, semble-t-il, les plants de tomates. On n’arrête pas le progrès!

Pourquoi greffe-t-on? Disons pour simplifier que c’est souvent pour obtenir un arbre ou autre plante présentant les mêmes caractéristiques qu’un spécimen que l’on considère désirable.

Exemple : vous avez derrière la maison deux pommiers. Un de ces pommiers provient d’une serre reconnue de la région et vous donne une belle récolte de pommes sucrées, juteuses, goûteuses, de bonne conservation…des pommes idéales! L’autre est apparu un jour, cadeau d’un oiseau quelconque; il est très vigoureux mais les pommes vous paraissent pas mal surettes. En greffant un rameau du pommier désirable sur le pommier naturel, vous serez peut-être capable de doubler votre production de pommes. Une bonne raison de tenter l’expérience, non?

Et si vous n’aimez pas les pommes, rien ne vous empêche de greffer un cerisier, un prunier ou une épinette bleue. Dans tous les cas, il vous faudra un porte-greffe (l’arbre qui est en terre) et un greffon (le rameau que vous avez choisi sur l’arbre que vous voulez reproduire). Naturellement, le greffon et le porte-greffe doivent être de la même famille.

Dans un arbre, la sève circule dans une mince couche appelée le cambium, la partie verte située entre l’écorce et le bois. C’est là que se concentre la vie de l’arbre. Le principe du greffage consiste à mettre en contact le cambium du porte-greffe et celui du greffon de façon que la sève passe de l’un à l’autre. En peu de  temps, les tissus végétaux cicatrisent et le nouveau rameau, alimenté par le porte-greffe, peut se développer et vous donner les pommes, les noix ou les aiguilles bleues que vous souhaitiez.

Comment s’y prendre? Il existe bien des techniques. Elles varient selon les conditions mais aussi selon la préférence du greffeur ou de la greffeuse. Lors de l’atelier, François Gour nous en a illustré les plus courantes. Pas besoin de matériel bien compliqué! Avec un bon couteau, du ruban adhésif du genre adhésif électrique et de la cire à greffer, on peut réaliser une greffe bien ajustée, bien serrée et étanche. L’arbre ne s’apercevra même pas que vous lui avez joué un tour.

Ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à l’atelier pourront aller chercher les détails techniques sur l’Internet ou encore consulter un livre qu’ils pourront demander à la bibliothèque.

Quand vous aurez les outils, la technique, le porte-greffe et le greffon, il ne restera qu’un seul obstacle entre votre désir et la réalité : la réalisation. Ici, l’art rejoint la technique. François Gour, qui greffe passionnément depuis des années, nous parle de 75%, 80% ou même 95% de succès. Des  résultats qui font rêver et qu’il a obtenus à force de patience et d’expérience. Pour le commun des mortels, il est sage d’être plus modeste… jusqu’à ce que, avec l’expérience et la patience…

Pourquoi greffer? Comment greffer? Maintenant que nous François Gour a si bien répondu à ces questions, il ne nous en reste qu’une à nous poser : pourquoi ne pas greffer?

Pour tout renseignement, communiquer avec Jean-Claude Havard au 613-673-3089 ou [email protected], ou visiter le site Web de Boisés Est à https://boisesest.ca/.