Bûcheron d’expérience ou bûcheron d’occasion, pensez sécurité

Les travaux de défrichage, d’élagage ou d’abattage dans nos boisés ou nos parterres exigent plus qu’une scie mécanique. Vous devez à votre famille et à vous-même d’employer un équipement de protection adéquat et des techniques sécuritaires de travail. C’était le sujet de l’atelier Boisés Est du 20 avril 2013.

Jean-Paul Gervais, professeur de foresterie à La Cité collégiale et copropriétaire d’une entreprise d’aménagement paysager, a passé en revue les équipements de protection que nous devrions porter, bûcherons occasionnels ou professionnels, ainsi que les caractéristiques de sécurité des scies à chaîne modernes.

Équipement personnel de sécurité

Un bon casque de protection, muni d’une visière et de protège-oreilles, est essentiel. La visière (un grillage métallique) empêche des débris de coupe de toucher l’œil. Les protège-oreilles… comme le nom l’indique, protègent l’ouïe de l’opérateur.

Les bottes de bûcheron protègent les pieds et les jambes d’un coup de scie inopportun. Elles contiennent des fibres très tenaces qui bloqueront la scie avant même qu’elle atteigne votre peau. M. Gervais, qui en portait une paire tout au long de la présentation, affirme que ces bottes peuvent être tout à fait confortables. Une bonne paire se détaille un peu plus d’une centaine de dollars, mais en vaut la peine.

Même degré de sécurité avec les pantalons de bûcheron, qui contiennent des fibres bloquant (presque instantanément) le mouvement de la lame de scie. On doit rechercher la norme de sécurité « 3900 » pour la densité de fibres. La densité « 2800 », qu’on retrouve dans certains modèles moins chers est insuffisante, prévient M. Gervais.

Les jambières de protection que l’on glisse par-dessus les vêtements de travail accordent le même degré de protection pour l’avant des jambes, mais peuvent être moins confortables à porter. Et elles ne sont pas tellement moins chères que les pantalons.

Les gants de bûcheron, qui contiennent, eux aussi, un matelassage de fibres, arrêtent la lame et protègent le dessus de la main.

Il existe aussi un kit de sécurité qui comprend un sifflet pour se faire entendre quand on est en mauvaise posture en forêt. Il est aussi recommandé d’être à jour avec la vaccination contre le tétanos.

Des scies plus sécuritaires

Les scies à chaîne modernes comprennent des caractéristiques de sécurité qui réduisent les risques.

Les poignées sont montées sur des caoutchoucs qui absorbent les vibrations, protégeant les doigts de l’engourdissement.

Toutes les scies homologuées au pays portent obligatoirement un frein de chaîne qui protège le visage de l’opérateur au cas de rebond. La manette du frein est disposée juste devant la poignée de la main gauche. On doit pouvoir l’enclencher en poussant légèrement avec le revers de la main.

Il faut régler le ralenti pour que la scie cesse de tourner quand on lâche l’accélérateur.

Même l’aiguisage régulier de la lame fait partie de la sécurité. Une lame bien aiguisée rend le travail plus rapide et plus aisé, réduisant ainsi la fatigue et les risques de manœuvres dangereuses.

Un bûcheron amateur avec tout son équipement de sécurité. Photo Boisés Est.

Un bûcheron amateur avec tout son équipement de sécurité. Photo Boisés Est.

La sécurité, c’est d’abord dans la tête

Malgré tout, souligne M. Gervais, la meilleure protection se trouve entre nos deux oreilles. Nous connaissons presque tous quelqu’un qui a subi un accident au cours de travaux de défrichage, d’élagage ou d’abattage. Un bon équipement ne suffit pas. Il faut aussi apprendre et appliquer les méthodes sécuritaires de travail. Et il faut les remettre continuellement à jour.

On ne peut certainement pas tout prévoir, mais on augmente considérablement ses chances en prenant le temps de se préparer et de penser avant d’agir.