Une coupe d’éclaircie bien menée assure la richesse du boisé

15 octobre 2016 – Atelier sur la coupe d’éclaircie dans un boisé mixte de feuillus nobles

Un boisé qui bénéficie d’éclaircies à intervalles réguliers, une quinzaine d’années en général, est plus vigoureux, plus durable et moins sujet aux maladies, surtout si l’éclaircie a pour effet de renforcer la biodiversité. Les éclaircies reflètent les priorités du propriétaire, qui peut viser la production de bois, la protection de la faune, la production d’eau d’érable, la diversification des essences ou tout autre objectif, ou, de préférence, une combinaison des ces objectifs comme c’est le cas pour de nombreux membres de Boisés Est.

Dans tous les cas, l’éclaircie du boisé doit respecter des normes bien précises que les techniciens et ingénieurs forestiers ont appris à connaître. C’est le cas de Manon Besner, notre guide pour cet atelier. Manon a reçu sa formation de technicienne forestière à La Cité, et elle travaille à la Forêt Larose depuis une quinzaine d’années. Avec elle, nous avons exploré un secteur riche en feuillus nobles (érables, frênes, etc., sans oublier de magnifiques pins blancs), qu’elle vient de marteler (marquer) en vue d’une coupe d’éclaircie. Au détour des sentiers, Manon nous a expliqué les raisons de ses décisions en rapport avec les normes de marquage. Le plus souvent, il s’agit de favoriser les arbres qui offrent le meilleur potentiel à moyen et long terme, et d’éliminer ceux qui nuisent à leur croissance  tout en assurant un couvert forestier suffisant pour décourager les essences envahissantes comme le nerprun. Dans le cas du frêne, on coupe tout vu que l’agrile du frêne a commencé à décimer cette essence, qui, pour le moment du moins, n’a plus aucun avenir.

La Forêt Larose, qui respecte les normes de la certification du Forest Stewardship Council (FSC), constitue un bel exemple de forêt gérée pour la durabilité. Les Comtés Unis de Prescott et Russell (CUPR), qui la gèrent pour la communauté, veillent à ce qu’elle offre des services variés à toute une gamme d’utilisateurs : marcheurs, botanistes, skieurs, chasseurs, mycologues, photographes, écoliers, adeptes de la motoneige ou du quatre-roues, chercheurs, observateurs de la faune, cyclistes et bien d’autres. Manon Besner et ses collègues s’assurent que tous ces utilisateurs profitent de la forêt dans le respect des autres et de la nature, conformément aux normes FSC.

Et ce n’est pas tout! Plantée à partir du début du 20e siècle pour corriger les effets catastrophiques pour la communauté du déboisement massif au 19e siècle, la Forêt Larose est devenue, non seulement une source unique de biodiversité mais une source de bois (sciage, chauffage, poteaux, etc.), qui représente un revenu substantiel dont nous bénéficions tous indirectement.

Les propriétaires de boisé privé tels que les membres de Boisés Est vivent dans un cadre bien différent de celui de la Forêt Larose mais il ne fait aucun doute que le mode de gestion durable  adopté par les CUPR constitue un excellent modèle que nous pouvons adapter à notre propre réalité. Certains de nos membres ont pris l’initiative hardie de se soumettre à la certification FSC. Quant aux autres, on peut assurer qu’ils gèrent leur boisé dans le même esprit de responsabilité et de respect. La présentation de Manon nous a donné les grandes lignes, et nous savons maintenant où trouver les réponses à nos questions en matière d’éclaircie du boisé.

Boisés Est félicite les CUPR de ce beau travail, et les remercie de leur appui.

Voir aussi l’avis d’atelier et les photos.

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